Une puriste aux Arts Déco.
Femme indépendante avant l'heure, pionnière dans la maîtrise de la coupe en biais et de l’art du drapé, elle a su mettre tous son génie au service des femmes et de leur bien-être. Madeleine Vionnet a permis une véritable transformation de la silhouette et de l’esthétique, marquant ainsi l’évolution de l’émancipation du corps féminin.
Figure phare de la haute-couture de l’entre-deux guerres, l’organisation de sa maison de couture fait preuve d’un réel esprit d’avant-garde. En femme engagée, Madeleine Vionnet dirige sa maison de couture comme une entreprise moderne emprunte d’un esprit social peu courant pour l’époque. Soucieuse du bien-être de ses employées, la nouvelle installation offre différents services sanitaires et sociaux : une cantine, un cabinet médical et dentaire gratuits pour le personnel et leur famille ainsi qu’une crèche. Enfin, elle accorde des congés payés et des congés de maternité plus avantageux que ne l’imposent les lois sociales de l’époque.
L’exposition retrace de façon chronologique, la carrière exceptionnelle de Madeleine Vionnet de 1912 à 1939. Le premier étage, dont les modèles datent des années 1910 aux années 1920, met l’accent sur les caractéristiques propres aux créations de la couturière que sont : la structure et le décor du vêtement. Technicienne hors pair, elle pousse le raffinement à l’extrême pour atteindre une pureté absolue des lignes, grâce à une parfaite maîtrise des propriétés intrinsèques du textile, de la coupe du vêtement et de son placement sur le corps. Elle puise son inspiration à la source des civilisations. Fascinée par la Grèce antique, elle tente de réinventer le drapé libre en réduisant les coutures et les attaches. Avec le biais, qu’elle systématise et généralise à l’ensemble de la robe, le tissu s’échappe et flotte, moulant ainsi souplement le corps des femmes sans le contraindre ou s’enroule en drapé.
Perméable aux idées modernistes de son époque, Madeleine Vionnet modifie ainsi la conception traditionnelle du vêtement. Ses préoccupations intellectuelles l’apparentent à celles des peintres puristes, Amédée Ozenfant ou Le Corbusier qui refusent toute anecdote pour ne garder que l’essence des formes géométriques aux vertus plus architecturales que picturales.
Madeleine Vionnet, puriste de la mode
du 24 juin 2009 au 31 janvier 2010
Les Arts Décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
tél. : 01 44 55 57 50
Les Arts Décoratifs
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75001 Paris
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